Quels sont les différents types de programmation en binôme ?

Pilote et navigateur

Dans cette variante de la programmation en binôme, les deux développeurs assument les rôles de pilote et de navigateur.
Comme son nom l’indique, le pilote est la personne au volant, dans notre cas au clavier. Il se concentre principalement sur l’atteinte du petit objectif immédiat et ignore dans un premier temps les problèmes plus importants. Un pilote devrait communiquer en permanence ce qu’il fait et pourquoi il le fait pendant son travail, afin de créer la plus grande transparence possible et d’impliquer toujours activement le navigateur.
Pendant que le pilote tape, le navigateur est en position d’observateur. Il vérifie continuellement le code, fait des suggestions d’amélioration et partage ses réflexions à ce sujet. La tâche du navigateur est de garder une vue d’ensemble et de travailler dans ce sens. Il est attentif aux problèmes et aux erreurs plus importants, prend des notes sur les obstacles potentiels et réfléchit aux prochaines étapes.
L’idée de cette répartition des rôles est d’obtenir deux perspectives différentes sur le code. La façon de penser du pilote doit être plutôt tactique, en réfléchissant principalement aux détails des lignes de code existantes. Le navigateur peut et doit penser de manière plus stratégique dans son rôle d’observateur. Il a une vue d’ensemble et doit diriger la programmation en binôme en conséquence.

Ping Pong

Cette technique est principalement utilisée dans la méthode de développement agile Test-Driven Development (TDD en abrégé). Contrairement à la variante « Pilote et navigateur », les deux développeurs ont ici un rôle actif dans la programmation. Pour vérifier le comportement du code, les développeurs écrivent et implémentent alternativement des tests :

• « Ping » : Le développeur A écrit un test qui échoue
• « Pong » : Le développeur B écrit l’implémentation de manière à ce qu’elle passe le test
• Le développeur B commence alors le prochain « Ping », c’est-à-dire le prochain test qui échoue

Après chaque « Pong », un refactoring commun du code peut également suivre avant que les deux ne poursuivent avec le test suivant. De cette manière, les développeurs suivent l’approche « Rouge – Vert – Refactoring » : ils écrivent un test non réussi (rouge), le font passer avec les moyens minimaux nécessaires (vert), puis l’optimisent en conséquence. Ce va-et-vient entre les tests et le codage, ainsi qu’entre les deux développeurs, favorise un développement logiciel orienté vers les tests et améliore la qualité du code.

Binômage de style fort

Ce type de programmation en binôme sert principalement à l’échange de connaissances et d’expérience. En règle générale, le navigateur est la personne qui a beaucoup d’expérience avec la configuration ou la tâche sous-jacente. Dans cette constellation, le pilote peut être moins expérimenté ou même débutant (avec le langage, l’outil, la base de code, etc.). Le développeur expérimenté transmet son expertise et guide le débutant à travers le projet commun.
Un aspect important est que le pilote fait confiance au navigateur, mais pose toujours des questions en cas de doute sur la raison pour laquelle une tâche doit être résolue de cette manière. Ainsi, le navigateur peut expliquer en détail l’intention qu’il poursuit avec son approche de solution et éventuellement donner au pilote une meilleure approche pour des problèmes similaires.

Quelle technologie utilisons-nous pour la programmation en binôme ?

Avec des logiciels de collaboration tels que Microsoft Teams, il est désormais aisé d’appliquer des méthodes agiles, comme par exemple la programmation en binôme. Les développeurs peuvent travailler en tout lieu du monde. Il ne faut qu’un appel et le partage d’écran du pilote pour commencer. Même si le navigateur doit parfois intervenir pour présenter visuellement sa solution ou simplement pour échanger les rôles, une demande de partage de la souris et du clavier via Microsoft Teams ne nécessite que quelques clics.

Analogique vs. Numérique

Chacun se prépare encore un café, l’un roule sa chaise vers l’autre qui lui fait un peu de place. L’écran, le clavier et la souris sont partagés de manière collégiale. C’est ainsi que se présentait jusqu’à présent la programmation en binôme.
La nouvelle situation nous a placés en télétravail. La programmation en binôme numérique était alors née : chacun se prépare un café et l’un partage son écran. Chacun garde son clavier et sa souris.
Les différences ne sont donc pas si grandes. L’essentiel, à savoir la programmation en commun, fonctionne toujours aussi bien. Grâce au partage d’accès, le spectateur peut également programmer. Si les connaissances d’un tiers sont nécessaires, celui-ci est rapidement invité à la réunion.
Les avantages de la variante numérique sont le travail sur son propre matériel habituel, une meilleure vue de l’écran et chacun est confortablement installé à sa place. La contrainte géographique disparaît également. En revanche, l’échange analogique est plus personnel et les problèmes techniques de communication sont évités.
Les deux formes de programmation en binôme ont donc leur raison d’être et la collaboration numérique fonctionne mieux que ce que l’on aurait pu attendre.

Qualité du code et effet d’apprentissage

Le développement professionnel de logiciels nécessite le principe des quatre yeux. Le programmeur A développe une nouvelle fonctionnalité, le programmeur B la vérifie à nouveau lors de la revue de code. Les éventuelles erreurs ou le code défavorable sont corrigés a posteriori et ce n’est qu’alors que la validation et la fusion dans le projet proprement dit ont lieu.
La programmation en binôme associe les deux processus et permet une meilleure qualité du code dès le développement. La correction ultérieure est ainsi supprimée.
Face aux possibilités quasi infinies des technologies et innovations actuelles, il est du quotidien d’un développeur d’apprendre en continu. La programmation en binôme permet à la fois de transmettre des connaissances et d’apprendre de nouveaux langages de programmation et conventions. Contrairement à la revue de code, le retour d’information ne porte pas uniquement sur le produit fini, mais on a déjà le tuteur à table lors du codage. Tuteur et étudiant, étudiant et tuteur, chacun apprend de l’autre.

Inconvénients potentiels de la programmation en binôme

Coûts plus élevés

Lorsque deux personnes travaillent sur une seule tâche, cela peut sembler être un gaspillage de ressources précieuses. En effet, il est vrai que la programmation en binôme ne peut pas achever un projet en moitié moins de temps.

Néanmoins, les frais généraux plus importants occasionnés par la programmation en binôme sont généralement compensés par un code de meilleure qualité et un résultat final plus efficace et efficient. Les coûts sont plus élevés au départ, mais peuvent s’amortir sur toute la durée du projet, car moins de temps est consacré à la maintenance de la base de code.

Durabilité

La programmation en binôme n’est généralement pas assez durable pour être pratiquée en permanence. Cette approche ne vaut généralement pas la peine pour résoudre des problèmes mineurs, et certains développeurs sont plutôt des solitaires qui ont besoin de calme pendant la programmation. Il convient donc de choisir des tâches ciblées pour lesquelles l’utilisation de la programmation en binôme semble judicieuse.

Les avantages de la programmation en binôme

Amélioration de la collaboration et de la communication

En général, chaque développeur a sa propre approche pour résoudre un problème. Dans la programmation en binôme, il faut communiquer avec son partenaire et s’accorder sur la manière d’aborder le problème de façon appropriée. Cette interaction ouvre généralement plus d’alternatives, car une personne seule a tendance à suivre la première solution qui lui vient à l’esprit. Lors de la collaboration intensive en programmation en binôme, la meilleure solution est évaluée et les problèmes éventuels peuvent être anticipés ou même clarifiés à l’avance.

Revue de code continue

En réalité, la programmation en binôme est une sorte de revue de code continue et d’identification des problèmes qui s’effectue presque à la minute près. Certaines erreurs telles que les erreurs de syntaxe ou sémantiques, ainsi que les solutions irréfléchies et les règles de clean code, peuvent être abordées et résolues plus efficacement au cours de ce processus que dans une situation où un développeur unique souhaiterait faire face à ces défis sans aucun soutien.

Amélioration des compétences en résolution de problèmes

Lorsqu’un développeur explique un problème à son partenaire de programmation en binôme, celui-ci posera invariablement certaines questions sur le problème et s’interrogera très probablement sur les motivations sous-jacentes. En décrivant et en justifiant minutieusement sa propre approche de résolution, non seulement le partenaire acquiert une compréhension plus approfondie du problème et de sa solution, mais le développeur lui-même également. Il en résulte fréquemment que, durant l’explication, des problèmes et des pistes de solution potentielles sont inconsciemment mis en lumière.

Conclusion

Bien que la programmation en binôme ne puisse être employée de manière permanente pour tous les problèmes en développement logiciel et qu’elle mobilise davantage de ressources qu’à l’accoutumée, elle s’amortit généralement au cours du projet. Lorsqu’on identifie un cas d’application judicieux, les avantages de la programmation en binôme l’emportent nettement, car la revue de code mutuelle et continue améliore la qualité du code. En outre, l’échange constant favorise l’émergence de nouvelles approches et solutions alternatives, tout en promouvant la collaboration, la communication ainsi que le partage d’expériences entre les deux développeurs. Étant donné que la transition du présentiel au numérique fonctionne également bien pour la programmation en binôme, grâce à des technologies telles que Microsoft Teams, notre recommandation est la suivante : essayez-la donc tout simplement.