Quel est votre lien avec ces secteurs ?

Chez digatus, je suis responsable du Business Center Public Sector and NGO, qui se concentre principalement sur les défis spécifiques de l’Église, des institutions sociales et des établissements d’enseignement dans le domaine de l’informatique. Je suis personnellement familier avec les particularités du secteur public depuis toujours, car mes parents sont tous deux fonctionnaires. De plus, grâce au travail de mon épouse en tant qu’enseignante, je connais également les défis et les exigences quotidiens dans le domaine de l’éducation.
Par ailleurs, j’ai été bénévole pendant plus de dix ans en tant que membre du conseil d’administration de mon club de cyclisme. Par conséquent, j’ai non seulement un fort lien professionnel avec ces secteurs, mais aussi personnel, et j’ai une bonne compréhension de leurs besoins.

Comment l’informatique est-elle actuellement utilisée et gérée dans ces secteurs ?

Dans de nombreux cas, il existe actuellement deux manifestations principales : d’une part, l’informatique centralisée fournie par l’institution respective. D’autre part, dans de nombreuses institutions décentralisées, l’informatique est encore gérée par des bénévoles ou des employés à temps plein qui ne sont pas spécialisés en informatique.

Selon vous, quels sont les défis actuels ?

Les établissements de soins, en particulier, sont fortement sollicités dans la situation actuelle et l’accent est naturellement mis sur la protection des personnes et les soins de santé de ces groupes à risque. Jusqu’à présent, de nombreux employés des soins infirmiers ont peu d’expérience avec la diffusion rapide d’informations numériques et la collaboration virtuelle entre collègues, ce qui soulève de nombreuses questions : Comment utiliser correctement et judicieusement les outils de communication, par exemple Skype et les conférences en ligne Teams ? Comment accéder aux informations nécessaires ? La crise révèle de tels problèmes qui, à l’avenir, pourront être résolus plus facilement et largement évités grâce à une numérisation accrue et à une formation appropriée des employés.

Dans les écoles, on voit très bien le potentiel que peuvent avoir les solutions numériques pour l’enseignement à domicile et les visioconférences, les plateformes d’apprentissage ou autres, afin que l’enseignement ne soit pas interrompu pendant des semaines. Mais pas seulement comme solution d’urgence, les plateformes d’apprentissage et les contenus d’apprentissage numériques peuvent également familiariser précocement les enfants avec l’avenir numérique dans la vie quotidienne.

En outre, je considère qu’un défi central dans le cadre de la numérisation consiste à prendre en compte les différentes tranches d’âge parmi les utilisateurs et à répondre à leurs besoins individuels en conséquence. D’un côté, il y a par exemple parmi les enseignants les générations de natifs numériques, qui ont grandi avec la technologie et la numérisation croissante, qui en voient la nécessité et qui la réclament concrètement. De l’autre côté, il y a des enseignants avec de nombreuses années d’expérience professionnelle, qui sont proches de la retraite et qui n’ont eu jusqu’à présent que peu de contacts avec les possibilités techniques actuelles.
Un scénario similaire se dessine également de plus en plus dans les établissements de soins. Les différences d’âge et donc les besoins et les exigences des résidents divergent parfois très fortement. Ainsi, la disponibilité du Wi-Fi et la fourniture de services de divertissement tels que Netflix deviennent de plus en plus importantes.
Le grand défi dans le cadre de la numérisation de ces secteurs est donc de répondre à ces exigences extrêmement différentes tout en veillant à ne pas surcharger ou même exclure complètement quiconque avec trop de technologie.

Un autre point important est la standardisation et la centralisation de l’informatique ainsi que l’uniformisation des logiciels spécialisés. L’effet souhaité est d’obtenir une meilleure contrôlabilité de l’informatique et de réaliser des économies grâce à une plus grande efficacité et transparence. Outre la réduction des coûts, il est également essentiel d’économiser le temps précieux des employés, afin que, par exemple, le personnel soignant ait plus de temps à consacrer aux résidents.

Comme auparavant, la question de la protection des données continue d’occuper une place importante en raison des données très sensibles de ces secteurs et joue donc un rôle majeur dans la numérisation.

« Pour moi, l’un des plus grands défis consiste à faire progresser la numérisation sans submerger les utilisateurs et sans en exclure complètement certains. »

Florian Owen – Directeur du Centre d’Affaires Secteur Public et ONG

Comment digatus peut-elle soutenir les organisations dans leur processus de numérisation ?

En nous concentrant spécifiquement sur les institutions publiques et sociales. Cela nous permet de développer une précieuse expertise et ainsi d’accompagner et de conseiller nos clients de manière optimale.
Nous utilisons, par exemple, des ateliers de Design Thinking pour élaborer des approches innovantes afin d’identifier les problèmes et questions les plus importants, et nous vérifions l’acceptation et l’efficacité de la solution à l’aide de produits minimums viables (MVP) ou de prototypes rapidement implémentables. Cela crée les conditions préalables pour nous engager ensuite avec les institutions sur une voie de solution commune et personnalisée.
Dans nos relations avec les institutions sociales et ecclésiastiques, une importance particulière est accordée à un contact client empathique et compréhensif. Ceci est crucial car les valeurs véhiculées y sont également appréciées et vécues au quotidien professionnel. De plus, de nombreux utilisateurs n’ont généralement eu que peu de points de contact avec l’informatique et nécessitent donc un accompagnement plus intensif dans le contexte de la numérisation croissante.

Quelle expérience digatus a-t-elle déjà acquise dans ce secteur ?

Avec le mandat issu de notre premier appel d’offres à l’échelle européenne, nous accompagnons actuellement les établissements d’un service de soins munichois dans leur processus de numérisation. L’objectif est de créer des maisons de retraite numérisées et modernes pour les résidents, ainsi que des postes de travail contemporains pour le personnel soignant. Pour y parvenir, nous procédons, entre autres, à l’installation d’un réseau Wi-Fi étendu, à une consolidation du centre de données et à l’introduction de Microsoft Office 365.
Dans le domaine des établissements d’enseignement public, nous avons aidé un prestataire de services informatiques municipal dans un vaste projet de transition à reprendre les services informatiques pour environ 40 000 postes de travail, et nous sommes actuellement engagés dans un projet d’avenir de grande envergure visant à optimiser et moderniser le service informatique.
De plus, nous avons déjà accompagné plusieurs diocèses et associations Caritas dans des projets passionnants. Nous avons par exemple soutenu le diocèse de Würzburg dans le déploiement de clients à l’échelle diocésaine dans le cadre du projet EDV2020, ainsi que dans la mise en place d’un bureau de gestion de projet (PMO) et d’une gestion des services informatiques. Pour l’association Caritas du diocèse de Würzburg, nous avons également effectué une externalisation complète de l’informatique, de l’évaluation à l’appel d’offres, en passant par la planification de la transition et sa mise en œuvre vers le nouveau prestataire de services informatiques.

Quelles évolutions et tendances se dessinent actuellement ?

En raison de l’extrême pénurie de personnel qualifié dans les professions de soins, il devient de plus en plus important pour les établissements d’utiliser l’informatique de manière optimale et surtout économe en ressources, afin que le personnel soignant dispose d’un maximum de temps pour s’occuper des résidents.
Dans les établissements d’enseignement, l’objectif est de rendre l’environnement de travail des enseignants aussi agréable que possible, afin de maintenir l’attrait de la profession pour les futures générations d’enseignants. Les enfants doivent également être initiés précocement à la numérisation.
Des ressources limitées obligent également l’Église et ses associations caritatives à utiliser l’informatique de manière économique et à se concentrer sur leurs compétences fondamentales. Nous pensons que cela conduira de plus en plus à l’externalisation des services informatiques de base vers des prestataires externes. L’informatique interne doit s’efforcer davantage de fournir aux employés sur place des applications modernes et une infrastructure disponible en mobilité.
La numérisation croissante nécessite comme base une informatique fonctionnelle et moderne, c’est pourquoi une réorientation structurelle et une professionnalisation de l’informatique se dessinent dans ces secteurs.

Quels potentiels voyez-vous pour ces secteurs ?

Je crois qu’une uniformisation et une standardisation cohérentes permettront notamment d’alléger davantage la charge de travail du personnel. L’utilisation de technologies innovantes à la pointe de la technique apporte non seulement des avantages pour les méthodes de travail et le quotidien des employés existants, mais a également un impact positif sur le recrutement. Les jeunes talents, en particulier, accordent aujourd’hui une grande importance à un environnement de travail moderne.
De plus, il est important de ne pas perdre de vue les leaders numériques dans la comparaison internationale, surtout dans le domaine de l’éducation. La base de cela réside dans une numérisation cohérente et généralisée.

Que retirez-vous personnellement de ces projets ?

Pour moi, l’aspect le plus fascinant est le regard en coulisses de ces secteurs. Cette opportunité de changement de perspective est rare et j’ai déjà pu acquérir de nombreuses expériences précieuses. La collaboration étroite avec les employés des différents établissements et organisations me procure beaucoup de plaisir et j’ai hâte de relever ensemble les défis à venir.

Nous vous remercions pour cet entretien intéressant et vous souhaitons beaucoup de succès pour la suite.